Environnement – L’avenir de l’usine d’incinération soumis à concertation à la rentrée

Usine d'incinération de la SETMI

Le 6 mai 2021, s’est tenue la réunion de la commission de suivi du site de la SETMI (Société d’Exploitation Thermique du MIrail), l’usine d’​incinération des ordures ménagères exploitée par Véolia. L’ordre du jour concernait la présentation des rapports d’activités 2019 et 2020, ainsi que la synthèse du diagnostic réalisé par DECOSET sur l’avenir de la SETMI. M. Terrail-Novès, Président du syndicat mixte, a annoncé la réalisation prochaine de travaux de rénovation et le lancement d’un large concertation en vue d’examiner toutes les hypothèses sur l’avenir de l’usine.

Rapports d’activité de l’usine

Les dossiers d’information au public peuvent être consultés en suivant ces liens :

Les points à retenir

  • Traitement des déchets : En 2019 et 2020, l’usine a incinéré respectivement 282 760 tonnes et 283 996 tonnes de déchets, soit une quantité équivalente à 2018 et inférieure à la capacité globale autorisée de 330 000 tonnes par an. Les déchets ménagers traités par l’usine proviennent essentiellement de l’agglomération toulousaine et du Muretain. Environ 10% des quantités incinérées sont issues de secteurs géographiques plus éloignés : le Lauragais, la vallée de la Lèze mais surtout les Hautes-Pyrénées qui transmets 21 000 tonnes de déchets à l’usine. Le Préfet a récemment accepté l’extension de la zone d’approvisionnement au Lot et à l’Aveyron.
  • Valorisation énergétique : La vapeur produite par l’incinération des déchets est valorisée par l’usine en eau chaude pour le chauffage urbain, la production d’électricité et de vapeur pour l’usage industriel et sanitaire. Cette valorisation énergétique s’accroit années après années. L’extension du réseau de chaleur inquiète notre Association car la SETMI aura besoin de maintenir un volume important de déchets à incinérer, contrairement aux orientations définies par la Loi de Transition Energétique.
  • Résidus solides : Les fours de l’usine ont également produit des mâchefers (48 768 tonnes en 2019, 57 221 tonnes en 2020) qui sont valorisés par l’entreprise MALET en technique routière alors que les métaux ferreux ou non ferreux sont recyclés. La quantité de déchets solides non valorisés (cendres volantes extraites des fumées et gâteaux de boues de lavage des fumées) est légèrement inférieure à 2018.
  • Nuisances sonores : Le registre des appels pour nuisance fait état de 11 plaintes ou réclamations qui ont été traitées par une rencontre avec les riverains concernés ou par une réponse écrite par courriel. Selon la SETMI, les valeurs réglementaires sont respectées. A la suite du contrôle acoustique triennal réalisé par l’entreprise SOCOTEC, des actions d’isolation phonique ont été réalisées (isolation des ventilateurs du traitement des fumées), d’autres sont en cours (isolation des gaines du traitement des fumées) afin de réduire à la source la génération du bruit
  • Incidents : M. Dumonthier, directeur de l’usine, a fait état de plusieurs incidents mineurs. Il nous a indiqué que les pompiers sont bien intervenus le 12 août 2020 sur le site mais qu’il s’agissait d’une fausse alerte et non d’un début d’incendie comme un article de la presse locale l’avait annoncé.
  • Qualité de l’air : Le rapport 2019 produit par la société ATMO Occitanie, chargé des mesures de la qualité de l’air autour de l’usine, indique que, pour l’ensemble des polluants, « les valeurs réglementaires sont respectées » ou « les émissions sont inférieures aux seuils de référence ».

L’avenir de l’usine en question

Deux informations importantes se dégagent du diagnostic réalisé en 2019 en vue de la modernisation de l’usine :

  • La SETMI devra être rénové pour respecter les normes BREF qui imposent aux usines d’incinération de réviser leurs conditions d’exploitation avant le 4 décembre 2023.
  • Le cabinet d’étude a constate que, si le bâti de l’usine est en bon état, deux fours de l’usine devront être remplacés en 2032, les deux autres entre 2035 et 2041.

M. Terrail-Novès a indiqué que, parmi les différents scénarios envisagés, DECOSET avait retenu une évolution en deux temps :

  • La réalisation des travaux nécessaires en 2022-2023 pour une mise aux normes qui sera réalisée sans modification profonde de l’usine pour un coût estimé de 50 millions d’euros,
  • Compte tenu de l’obligation du remplacement des fours à l’horizon 2030, le lancement dès l’automne 2021 d’une large concertation permettant d’examiner toutes les hypothèses sur l’avenir de l’usine.

Cette proposition est conforme aux attentes exprimées par notre Association auprès de M. Moudenc en 2020. Nous nous investirons pleinement dans cette concertation. Il sera important que les habitants de Lafourguette s’y impliquent massivement pour que le scénario final qui sera retenu respecte les intérêts des riverains et préserve notre cadre de vie.