Journée de la Femme 2021

Dans la continuité de l’article de l’année dernière, nous vous proposons de (re)découvrir une femme célèbre qui a donné son nom à l’allée piétonne et piste cyclable qui longe le bord de la Garonne sur le Campus Oncopole.

Nicole Girard-Mangin

sources Wikipédia, Histoire par les femmes, Janine Tissot

Nicole Girard-Mangin, née Charlotte Florence Nicolette Mangin, le 11 octobre 1878 à midi à Paris 11e. D’origine Lorraine, elle grandit à Véry, dans la Meuse, dont ses parents sont originaires. Intelligente et précoce, elle obtient dès l’âge de 18 ans une licence de sciences naturelles et démarre dans la foulée des études de médecine, un parcours déjà très inhabituel à l’époque pour une femme. En 1899, elle est admise à l’externat des hôpitaux de Paris.

Nicole interrompt pourtant son parcours pour épouser un négociant en vin, André Girard, avec qui elle aura un fils, Etienne. Pendant quelques années, elle travaille à ses côtés à l’exploitation du champagne mais les infidélités d’André auront rapidement raison de leur union ; en 1903, Nicole divorce et reprend ses études de médecine grâce à sa pension alimentaire. Trois ans plus tard, elle soutient sa thèse consacrée aux poisons cancéreux. Nicole se spécialise dans l’étude de la tuberculose, des maladies pulmonaires et du cancer. Reconnue dans son domaine, elle représente la France au congrès international de Vienne auprès d’Albert Robin, professeur à la Faculté de médecine de Paris. Loin de se contenter de ses travaux de recherches et des publications qu’elle signe, Nicole s’emploie également à mettre sur pieds un dispensaire antituberculeux.

Nicole Girard-Mangin (1878-1919)
Nicole Girard-Mangin à son bureau
Nicole Girard-Mangin et sa chienne, Dun (pour Verdun)

Elle est mobilisée par erreur en 1914, elle fut la seule femme médecin à porter l’uniforme sur le front.
Affectée rapidement à Verdun après le début des hostilités, puis dans différents hôpitaux militaires sur le front, Nicole Girard-Mangin affirme partout son autorité et ses compétences, faisant face avec détermination à la misogynie de ses confrères. Sa persévérance, son abnégation et son courage en font un exemple. Nommée médecin-major fin 1916, elle prend la direction de l’hôpital-école Edith Cavell, à Paris, et forme les infirmières auxiliaires destinées à servir sur le front.

L’œuvre de cette pionnière ne s’arrête pas là. Mettant à profit ses relations avec de riches mécènes, elle œuvre à réduire les inégalités sociales en créant un sanatorium, en dotant des logements ouvriers d’un dispensaire antituberculeux ou encore en contribuant à l’entretien de l’École d’infirmières de la rue Amyot à Paris. Profondément altruiste, Nicole Girard-Mangin n’eut de cesse de contribuer à diminuer la souffrance de ses semblables et elle prit une part active à la création de la Ligue contre le cancer.

Elle est engagée pour donner une série de conférences à l’étranger, notamment au Japon, en Chine et en Nouvelle-Zélande. Mais au matin du 6 juin 1919, elle est retrouvée morte à son domicile parisien, au côté de son chien Dun, d’une overdose médicamenteuse. Elle est âgée de 41 ans. Ses funérailles et sa crémation se déroulent au Père-Lachaise avant l’inhumation à Saint-Maur-des-Fossés. Jamais, elle ne reçut ni citation, ni décoration.